Chaud devant
Brésil-Suisse
C’est une Seleçao privée de Neymar qui affronte la Suisse, lundi 28 novembre à 17 heures, au stade 974. Avec, en ligne de mire, la qualification pour les huitièmes de finale et la première place du groupe G. L’attaquant du PSG, qui aurait pu égaler – voire dépasser –, le record de buts du « Roi Pelé » sous le maillot brésilien a été victime d’une entorse lors du succès initial contre la Serbie (2-0).
Son retour dans le tournoi est encore incertain, mais pas de quoi inquiéter ses coéquipiers. « Neymar, c’est la star de l’équipe, celui qui fait la différence, mais on a d’autres grands joueurs », a reconnu Casemiro. Avant de dédramatiser : « Parfois j’ai de la peine pour nos adversaires vu le nombre élevé d’options de rechange que l’on a. »
Attention quand même à la Nati, vainqueure du Cameroun (1-0) pour son premier match du tournoi. D’autant que les Suisses, quarts-de-finalistes du dernier Euro 2021 après avoir battu la France, ont déjà surpris le Brésil, en phase de groupes il y a quatre ans, en Russie (1-1).
Pleins gaz
Des Lions de l’Atlas rugissants
Entraîné par une marée rouge de supporteurs, dans les tribunes du stade Al-Thumama, à Doha, dimanche, le Maroc a battu la Belgique (2-0), demi-finaliste de l’édition 2018. Il fallait remonter vingt-quatre ans en arrière pour retrouver la trace d’un succès marocain. Les Marocains ont d’abord vécu une fausse joie juste avant la pause, lorsque le but sur coup franc direct d’Hakim Ziyech a finalement été refusé à cause d’un hors-jeu signalé par l’assistance vidéo.
En seconde période, c’est Abdelhamid Sabiri qui a trompé Thibaut Courtois grâce à un coup franc direct, encore un et bien validé celui-ci, plein de malice. Son coéquipier Zakaria Aboukhlal, lui aussi entré en cours de jeu, a définitivement libéré son équipe dans le temps additionnel. Jeudi 1er décembre, les joueurs de Walid Regragui viseront une qualification pour les huitièmes de finale, comme lors du Mondial 1986 – la meilleure performance de l’histoire de la sélection marocaine.
De l’eau dans le gaz
La tension monte entre les fédérations iranienne et américaine
Colère noire de la Fédération iranienne, qui a découvert, dimanche 27 novembre, que son homologue des Etats-Unis avait, sur sa page Instagram, biffé le signe Allah du drapeau iranien avant le match hautement symbolique de mardi entre les deux équipes. La fédération américaine a justifié sa décision « pour montrer sa solidarité avec les femmes en Iran » et « dans ce cas-là seulement ». Poursuivant : « Le drapeau n’a jamais changé sur le site de la fédération. »
L’incident survient au moment où l’Iran est le théâtre d’un mouvement de contestation, déclenché le 16 septembre par la mort de Mahsa Amini, une étudiante de 22 ans, après son arrestation par la police des mœurs à Téhéran.
Un coin de ciel bleu
Raphaël Varane, la sirène et Adil Rami
Dimanche, tout se déroulait normalement lors de la conférence de presse des Bleus dans leur stade d’entraînement Jassim Ben Hamad. Raphaël Varane disait ne pas avoir de préférence comme adversaire en huitièmes de finale et évoquait le groupe France (« qui vit bien » forcément). Quand soudain… la sirène incendie a retenti. Après avoir un instant imaginé un exercice d’évacuation, le vice-capitaine des Bleus a balancé : « Cette fois, ce n’est pas Adil Rami, je vous le promets. »
Bonne vanne Raphaël. En 2018, le remplaçant Rami s’était illustré en Russie comme amuseur public et pour l’épisode de l’extincteur. Lors d’une soirée un peu agitée après la victoire contre l’Argentine en huitièmes, le défenseur avait vidé le contenu de l’extincteur pour prévenir l’intrusion de certains de ses partenaires alors qu’il jouait « nu à Fornite » dans sa chambre.
« Au début, il y avait de la fumée partout dans le couloir. Je ne connaissais pas le système de l’extincteur. C’était de la folie. C’était une chicha. Encore, une chicha c’était gentil, c’était le Vélodrome », racontera plus tard le coupable. Cette fois, Rami a un alibi. Il est en France retenu par ses obligations de joueur de Troyes et consultant à distance pour TF1.
🚨😅 Quand la conférence des Bleus est soudainement interrompue à cause de l'alarme incendie qui se déclenche, Raphaë… https://t.co/rqjwxlQ4BW
— RMCsport (@RMC Sport)
Qatar postal
Cachez ces fans non masqués que l’on ne saurait voir
Des protestations contre les confinements à outrance ont éclaté ces derniers jours en Chine pour dénoncer la draconienne politique « zéro Covid » pratiquée par les autorités depuis près de trois ans.
Face à l’étonnement – et surtout l’agacement – des Chinois découvrant les images d’une foule non masquée dans les gradins des stades qataris, la télévision du pays a décidé de couper les séquences en direct sur les tribunes pour les remplacer par des gros plans des joueurs et des entraîneurs.
This is amazing. Due to the backlash from Chinese fans seeing unmasked crowds in Qatar, Chinese TV is now replacing… https://t.co/VmcH5YI6ke
— DreyerChina (@Mark Dreyer)
Doha dans l’œil
A Lusail, un méli-mélo des genres et des musiques
Ce n’est pas le boulevard des rêves brisés, chanté par Green Day, même s’il y ressemblait un peu, samedi 26 novembre, après la défaite des Saoudiens contre la Pologne (0-2). Non, le « boulevard de Lusail », dans la ville nouvelle du même nom, est une vaste avenue hérissée de drapeaux allant du stade de la ville (où se déroulera la finale) à la mer.
Et puisque le monde entier a rendez-vous au Qatar, on y croise un méli-mélo de styles : familles saoudiennes en habits locaux, supporteurs mexicains affublés de masques de lucha libre et de sombreros, gens du monde entier en maillot de Messi (la « Pulga » a des fans partout), des Tunisiens la mine triste (les Aigles de Carthage ont perdu des plumes dans leur défaite contre l’Australie), des gamins enroulés dans un drapeau qatari et bien d’autres encore.
Le tout, dans une ambiance rythmée par les hymnes de la Coupe du monde, présente ou passée. Feel the Magic in the Air précède ainsi Waka Waka, avant que, sans transition, la prière du soir résonne dans les mêmes haut-parleurs.
Grain de sable
1
Dimanche, la Croatie a fait du petit bois de l’équipe canadienne (4-1), et les Canucks sont donc officiellement éliminés du Mondial. Le match restera pourtant dans les annales du pays grâce à Alphonso Davies. Le défenseur du Bayern de Munich a, en effet, inscrit le premier but de l’histoire du Canada en Coupe du monde – lors de leur seule précédente participation, en 1986, ses joueurs n’avaient pas trouvé le chemin des filets.
Par la même occasion, ledit Davies a signé la réalisation la plus rapide de cette édition… 1 min 7 s seulement après le coup d’envoi.
Retrouvez tous nos contenus sur la Coupe du monde 2022 au Qatar, du 20 novembre au 18 décembre.
- Tout savoir : Le calendrier, les résultats, les classements, le guide « non officiel » de la Coupe du monde 2022
- Enquêtes : France-Qatar, une amitié pleine de ressource ; Attribution du Mondial au Qatar : Sarkozy, Platini et le rachat du PSG au cœur de l’enquête de la justice française ; Pour l’environnement, un événement au stade critique
- Compte-rendu : Au duo Mbappé-Giroud, la France très reconnaissante contre la Pologne
- Editoriaux : La Coupe du monde des excès ; La FIFA au stade de l’aveuglement
- Décryptages : La délicate prise de parole des footballeurs sur les droits humains ; Les raisons du malaise ; Une « Coupe des mondes » très politique
- Reportages : Dans la « salle des machines » du Qatar, où vivent les salariés immigrés que Doha ne veut pas voir ; Au Qatar, une atmosphère de festival panarabe ; A l’université de Dakar, « quand le Sénégal joue, on oublie tous nos problèmes »
- Tribune (Agnès Callamard, Amnesty International) : « En appelant à “se concentrer sur le football”, Gianni Infantino tente d’exonérer la FIFA de toute responsabilité »
- Portraits : Walid Regragui, la nouvelle griffe des Lions de l’Atlas ; Harry Maguire, une certaine idée du football anglais
- Chronique : « Changer le mode de calcul du temps additionnel d’un match, c’est prendre le risque de casser le jeu » ; « Avec l’arbitrage vidéo, les buts sont conditionnels, les émotions aussi »
- Podcast : Ecologie, droits humains, corruption : pourquoi le Mondial 2022 au Qatar pose problème
- Vidéo : Un Mondial « neutre en carbone » ? Ce que cachent les promesses intenables du Qatar ; Pour la première fois, un match sera arbitré par des femmes
Contribuer