Kaijû Girl Carameliser Vol.2 - Actualité manga

Kaijû Girl Carameliser Vol.2

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 30 Décembre 2022

"Les monstres hideux n'ont pas le droit de rêver un peu, eux aussi ?"

Adolescente touchée depuis 16 ans par une énigmatique et incurable maladie transformant certaines parties de son corps en quelque chose de monstrueux quand ses sentiments s'emballent, Kuroe Akaishi tâchait jusque-là de toujours rester éloignée des autres et de ne jamais laisser place à ses émotions, quitte à être moquée par certaines camarades de classe. Et tout ça, alors même qu'elle rêverait d'être acceptée telle qu'elle est. Et pourtant, depuis peu, elle est tombée amoureuse du beau et bienveillant Arata Minami, un camarade de classe en réalité éloigné des clichés de beau gosse populaire. Et à vrai-dire, l'amour de Kuroe pour Arata, en plus d'apparaître réciproque petit à petit, est si fort que cela enclenche carrément une nouvelle phase dans la maladie de la jeune fille: quand son coeur s'emballe, elle risque de se transformer entièrement en kaijû ! C'est d'ailleurs déjà arrivé une première fois en ville, et cela n'a pas été sans conséquences: la créature a fait la une de tous les journaux, a été traquée par les forces de défense sans avoir vraiment fait quoi que ce soit de mal, a été baptisée Harugon... et a aussi éveillé la passion de la jolie Manatsu, une camarade de classe qui adore les monstres géants depuis toujours et qui s'est mis en tête que Kuroe est la "prêtresse" de Harugon, liée au monstre par l'esprit ?! C'est dans tout ce méli-mélo que Kuroe tâche de continuer à vivre sa vie, en restant forcément troublée par un amour qu'elle pense impossible à vivre. mais le doux et gentil Arata pourrait bien lui faire miroiter, petit à petit, que les choses qu'elle pense impossibles peuvent devenir réalité...

Cela, on va le découvrir au fil d'un deuxième tome qui se découpe clairement en deux parties, la première étant une invitation au parc d'attraction qu'Arata fait à Kuroe, pour la plus grande joie de la jeune fille qui n'a jamais pu vivre ce genre de moment heureux. Quant à la deuxième partie, elle enverra notre héroïne en plein festival de musique (et qu'on se le dise, notre petite Kuroe est une fan de metal !), où elle ne s'attendait certainement pas à tomber sur son bien-aimé en tant qu'employé de la boutique de l'événement.

Si le schéma reste assez simple entre ces deux parties finissant forcément par une transformation, tout ce qu'il y a autour se révèle attachant, notamment grâce à des personnages secondaires qui peuvent apporter autant d'humour que de bienveillance. Tandis que la délirante Manatsu amuse à chacune de ses apparitions en faisant un peu n'importe quoi avec passion, jovialité et mignonnerie, la mère de Kuroe est elle aussi un régal à observer pendant toute la première partie, en tant que maman forcément très protectrice au vu de la maladie de son enfant, mais en même temps si désireuse de la voir heureuse et plus épanouie. Mais on retiendra aussi l'entrée en scène d'un nouveau personnage en Hibino, docteur spécialisé en kaijû, vieille connaissance de Kuroe et de sa mère, que la jeune fille voit comme un vrai parent auprès de qui elle peut être naturelle, mais qui intriguera aussi un peu dans les toutes dernières pages.

Mais le coeur du récit concerne bien évidemment notre duo principal, que l'on continue de suivre avec intérêt, en particulier notre chère Kuroe dont on suit de près toutes les craintes, tous les doutes, toutes les incertitudes. Peut-elle se laisse aller à la joie auprès d'Arata ? Comment retenir suffisamment ses émotions auprès de lui sans risquer de créer des malentendus ? Pourrait-il l'accepter telle qu'elle est ? Spica Aoki retranscrit suffisamment bien les sentiments positifs ou négatifs que la jeune fille peine tant à extérioriser pour les raisons que l'on connaît. Alors, la voir exprimer de plus en plus ses émotions et être simplement heureuse, sous le trait expressif de la mangaka, est un vrai plaisir, d'autant plus qu'Arata ne cesse de montrer sa gentillesse, sa sincérité, ainsi que son ouverture puisqu'il n'a pas peur face au monstre géant et qu'il sent même que la créature veut lui dire quelque chose...

Et pourtant, la petite limite ici pourra venir d'Arata lui-même, pour une raison: dans ce deuxième tome, le jeune garçon pourra apparaître excessivement peu perspicace auprès d'une part du lectorat. Au bout d'un moment, en voyant le kaîju sortir de nulle part et disparaître à côté de lui pile quand Kuroe elle-même disparaît et réapparaît (avec les vêtements déchirés, en plus), l'adolescent devrait commencer à se poser plus concrètement des questions. On pourrait se dire qu'il a déjà compris l'identité du kaijû et qu'il fait mine de rien par bienveillance et pour ne pas brusquer Kuroe, mais quand on suit un peu ses pensées on voit bien que non: il ne comprend vraiment pas, alors que ça se passe littéralement sous ses yeux. A chacun(e), alors, de se faire son avis sur cet aspect: on pourra trouver ça trop facile et aberrant, ou au contraire considérer que ça fait partie du charme de l'oeuvre, d'un petit délire amusant dans la lignée d'autres choses comme le comportement barré de notre chère Manatsu.

Malgré ce dernier élément qui pourra diviser, Kaijû Girl Carameliser confirme son charme avec ce deuxième volume, plus encore en enclenchant déjà une évolution plus concrète dans les dernières pages. Dans l'ensemble, c'est avec grand plaisir que l'on suivra la suite des pérégrination maladroites et incertaines de cette très attachante adolescente pas comme les autres qui, auprès de celui qu'elle aime, apprend à s'aimer elle-même.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs






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