Fenêtres ouvertes, un méli-mélo de cultures en bas des tours de Pontanézen, à Brest Réservé aux abonnés

Raphaëlle Besançon le 20 août 2022 à 14h03 Modifié le 20 août 2022 à 15h05
Fenêtres ouvertes revient pour la deuxième fois à Pontanézen, à Brest. Le public est au rendez-vous, avec plus de personnes extérieures au quartier cette année que lors de la première édition, en 2021
Fenêtres ouvertes revient pour la deuxième fois à Pontanézen, à Brest. Le public est au rendez-vous, avec plus de personnes extérieures au quartier cette année que lors de la première édition, en 2021, d‘après le co-organisateur. (Photo Le Télégramme/Raphaëlle Besançon)

Catch, théâtre, piano, rap… Vendredi, les soirées Fenêtres ouvertes sont venues s’installer près du centre social de Pontanézen, à Brest, pour un joyeux mélange des genres.

Un piano à queue au pied d’un immeuble de Pontanézen, à Brest. Les soirées Fenêtres ouvertes travaillent décidément à casser les codes. Organisés par le Théâtre du Grain et les centres sociaux de sept quartiers brestois, en partenariat avec Le Maquis, la compagnie MonaLuna et le Centre national des arts de la rue et de l’espace public Le Fourneau, ces rendez-vous estivaux ont commencé en 2020.

Voilà une image qui n'est pas habituelle. Adrian Herpe, jeune pianiste virtuose, a interprété des œuvres romantiques, au pied des tours de Pontanézen.
Voilà une image qui n’est pas habituelle. Adrian Herpe, jeune pianiste virtuose franco-ukrainien, a interprété des œuvres romantiques, au pied des tours de Pontanézen. (Photo Le Télégramme/Raphaëlle Besançon)

« L’art, vecteur d’ouverture »

Les organisateurs revendiquent une volonté de « rassembler les gens dans des espaces communs extérieurs et de provoquer l’ouverture des fenêtres des logements (…). Nous espérons ainsi provoquer le déplacement des publics d’un lieu aux autres et l’ouverture de certaines frontières invisibles ».

Ce vendredi 19 août 2022, Adrian Herpe, 22 ans, virtuose de piano franco-ukrainien, a donc lancé la soirée avec son interprétation d’œuvres romantiques. Non loin, dans les cuisines d’un food truck de falafels et merguez, on s’affaire. Les mamans du quartier proposent des gâteaux. Les enfants font du vélo.

Charlie Chaplin fait le show, entre deux spectacles. Le public ne le sait pas encore, mais il va devenir catcheur au pied levé pour la Compagnie Acte II. Improvisation ? Le public ne sait plus trop.
Charlie Chaplin fait le show, entre deux spectacles. Le public ne le sait pas encore, mais il va devenir catcheur au pied levé pour la compagnie Acte II. Improvisation ? Le public ne sait plus trop. (Photo Le Télégramme/Raphaëlle Besançon)

Un joyeux mélange que revendique Loïc Le Nel, directeur du centre social de Pontanézen, co-organisateur de cette soirée. « Cet événement est important pour revaloriser le quartier, lui donner une image positive. La culture est un vecteur d’ouverture », prône-t-il. Un avis que ne partagent pas les comédiens du ciné-catch. Du moins le prétendent-ils.

Bruce Lee vs Marilyn Monroe

En deuxième partie de soirée, la compagnie Acte II a en effet présenté sa pièce, à grands coups de cascades de catch, sur un ring, sous les yeux ébahis des enfants du premier rang, qui n’en rataient pas une miette.

La première fois que Bruce Lee prend de la hauteur pour venir s'écraser avec fracas sur Marilyn Monroe, le public n'en revient pas. Le ciné-catch ne lésine pas sur le sensationnel, il fallait s'y atte
La première fois que Bruce Lee prend de la hauteur pour venir s’écraser avec fracas sur Marilyn Monroe, le public n’en revient pas. Le « Ciné-catch » ne lésine pas sur le sensationnel, il fallait s’y attendre. (Photo Le Télégramme/Raphaëlle Besançon)

Caractérisés comme non essentiels pendant la pandémie, les comédiens font mine de se repentir et de prôner la violence, affublés de costumes ridicules de stars de cinéma version catch. Ainsi, Bruce Lee affronte Marilyn Monroe, Sister Act combat Scream. Ils s’engueulent, se battent, s’enfuient dans le public. L’auditoire est captivé et s’amuse franchement.

Combat de catch, de sabre, disputes, abandon de spectacle, le public du ciné-catch ne sait plus trop ce qui est joué ou non. Les enfants du premier rang n'en perdent pas une miette.
Combat de catch, de sabres laser, des disputes, un abandon de spectacle, le public du « Ciné-catch » ne sait plus trop ce qui est joué ou non. Les enfants du premier rang n’en perdent pas une miette. (Photo Le Télégramme/Raphaëlle Besançon)

En dernière partie de soirée, les jeunes du quartier ont profité d’une scène ouverte pour raper, devant leurs copains, admiratifs.

Bref, tout le monde y a trouvé son compte, même les voisins des tours, dont certains ont profité du spectacle depuis leurs fenêtres ouvertes.

Après du piano et une pièce de théâtre, une scène ouverte a permis à plusieurs groupes de jeunes de partager leur textes, le plus souvent en rapant.
Après des œuvres au piano et une pièce de théâtre, une scène ouverte a permis à plusieurs groupes de jeunes de se produire. Des textes humoristiques, sensibles parfois, provocateurs souvent... Ils ont rapé pendant plus d’une heure. (Photo Le Télégramme/Raphaëlle Besançon)

Pratique

Les prochains rendez-vous « Fenêtres ouvertes » : le vendredi 26 août, à Kerbernard ; le vendredi 2 septembre, à Bellevue ; le vendredi 21 octobre, au Valy-Hir. Tout public, gratuit et sans réservation. Contact : tél. 06 81 19 67 76 ; courriel, contact@theatredugrain.com. Site internet, www.theatredugrain.com